Lors d'épisodes de pollution, il est conseillé, voire imposé, de réduire la vitesse de son véhicule afin d'émettre moins de polluants. Mais qu'en est-il vraiment ? L'ADEME s'est penchée sur le lien entre diminuation de la vitesse et qualité de l'air dans nos villes.
Le postulat de départ est le suivant : si on réduit la vitesse de son véhicule, ... alors la consommation de carburant par véhicule baisse ... et donc les émissions de polluants primaires au km parcouru diminuent également.
Cependant, cela dépend aussi du type de route rencontré. Il existe deux grands cas de figure en milieu urbain : les voies rapides et la ville proprement dite.
Les voies rapides
Sur les voies rapides, et notamment les autoroutes urbaines, "une vitesse limitée à 80 km/h permet de diminuer les émissions d'oxydes d'azote (NOx), de particules (PM10) et de Composés Organiques Volatils (COV) jusqu'à 20% selon les études", indique l'ADEME.
Malheureusement, une grande majorité des automobilistes ne respectent pas les limitations de vitesse sur les voies rapides.
En ville
En ville, le passage de 50 km/h à 30 km/h affiche des résultats très variables voire contradictoires, soit de -10% à +30% selon les polluants et les études", indique l'ADEME. En effet, plusieurs facteurs contribuent à la hausse et la baisse des émissions :
les obstacles censés réguler le trafic (radars, dos d'âne, chicanes, coussins berlinois, passages surélevés,...)
le comportement des usagers
la configuration des voies (rues "canyons")
Un mauvais comportement en ville est par exemple une conduite trop dynamique où l'automobiliste accélère et freine souvent. Une conduite souple et sûre permet un gain de carburant de 40 % : éviter les freinages, les changements de rapports inutiles (20% d'économies), anticiper les ralentissements, éviter les accélérations intempestives et souvent inutiles, utiliser le frein moteur en décélérant pied levé avec une vitesse enclenchée.>
Au-delà des comportements, un trafic fluide joue dans l'amélioration de la qualité de l'air. Or, afin de sécuriser les centres villes, de nombreuses communes ont choisi de casser la vitesse et donc la fluidité du trafic par des aménagements routiers dédiés. La question de l'accessibilité des centres villes aux voitures particulières peut donc se poser.
Au final, l'ADEME conclut que sur les voies rapides en milieu urbain, l'impact de la réduction de vitesse sur la qualité de l'air est réel. Cette réduction permet de baisser les émissions de polluants et d'améliorer la qualité de l'air. En ville, l'impact dépend avant tout de facteurs externes comme la configuration des voies mais aussi des comportements.